Référence :

Sargent, H. J.; Elliott, J.; Jepson, R. E. (2020). The new age of renal biomarkers: does SDMA solve all of our problems? Journal of Small Animal Practice, (), jsap.13236–. doi:10.1111/jsap.13236

Méthode actuelle d’estimation de la fonction rénale :

La fonction rénale est directement corrélée au débit de filtration glomérulaire (DFG). En pratique clinique, il est principalement estimé par mesure de la créatinine et de l’urée en combinaison avec la densité urinaire.
La créatinine est un sous-produit du métabolisme musculaire négativement corrélé au DFG qui présente deux principales limites :

• Nombreux facteurs d’influence non rénaux : proportionnelle à la masse musculaire, variations raciales, variations liées à l’âge, variations lors de troubles thyroïdiens, variation journalière liée au repas.
• Evolution exponentielle en fonction du DFG => mauvais marqueur précoce.

Diméthylarginine Symétrique (SDMA) :

La SDMA est un dérivé de l’arginine dont la clairance est à 90% rénale. Son dosage est possible chez le chien et le chat depuis 2015 (Laboratoire Idexx). Les normes ont été établies chez 120 chiens et 86 chats sains mais n’ont pas été corrélées à des mesures de DFG et autopsies.

Le dosage de la SDMA est également influencé par les mêmes facteurs non rénaux que la créatinine excepté la masse musculaire. Si les variations inter-individuelles sont moindres que celles observées avec la créatinine, les variations intra-individuelles quotidiennes sont plus importantes (jusqu’à 5.98µg/dL d’après une étude). Enfin, une augmentation lors de néoplasie et une diminution lors de diabète sucré sont suspectées, mais doivent être confirmées par d’autres études.

Tout comme la créatinine, la SDMA est négativement corrélée au DFG et est également augmentée lors de déshydratation. L’augmentation semble plus précoce que pour la créatinine avec une valeur seuil de 14µg/dL correspondant à une diminution du DFG de 24% et 49% respectivement chez le chat et le chien.
Cependant, cette valeur seuil possède les mêmes sensibilité et spécificité que la créatinine si la valeur seuil prise pour la créatinine est 13mg/L.

La prise en compte de la valeur de SDMA dans la classification IRIS permet un meilleur classement des animaux lors de sarcopénie. C’est également un marqueur intéressant pour détecter une maladie rénale chronique précoce (IRIS stade 1) lors d’augmentation persistante (>18µg/dL). Cependant, son intérêt dans le suivi et notamment la réponse au changement alimentaire reste à étudier.

Lors d’insuffisance rénale aigue, la SDMA est également augmentée de par sa corrélation avec le DFG. Toutefois, comme la créatinine, cela ne permet pas de différencier un phénomène aigu d’une maladie rénale chronique mettant l’accent sur l’importance de l’anamnèse.

Conclusion :

Tout comme la créatinine, la SDMA est un bon marqueur du débit de filtration glomérulaire.
Si son dosage ne compense pas toutes les limites de la créatinine, il est intéressant dans le cas d’un animal cachectique.
Il complète également les autres marqueurs déjà utilisés en routine notamment pour la détection précoce d’une maladie rénale chronique.