Performance of lymph node cytopathology in diagnosis and characterization of lymphoma in dogs

Relecture par le service de Médecine Interne du CHV Saint-Martin

Présentation de l’article :

Cet article parait en mars 2021 dans le Journal of Veterinary Internal Medicine.

Objectifs :
  • Évaluer la concordance entre les observateurs et la valeur prédictive (c’est-à-dire la probabilité que la condition soit présente en fonction du résultat du test) de plusieurs cytopathologistes pour le diagnostic :
      • Du lymphome nodal chez le chien
      • Du grade et de l’immunophénotype (c’est-à-dire B ou T)
      • Du sous-type histopathologique WHO
Contexte :

Le lymphome comprend plusieurs groupes de néoplasie. La classification de l’organisation mondiale de la santé (WHO) permet de distinguer plusieurs types morphologiques de lymphome à l’aide d’analyses histopathologique et immunohistochimique. Ces types sont regroupés en lymphomes indolent ou lymphomes agressifs qui n’ont pas la même réponse aux traitements ni le même pronostic. L’inconvénient de cette technique est le caractère invasif de la procédure et le délai de réception des résultats. L’obtention de cytoponction à l’aiguille fine est beaucoup moins invasive et permet des résultats plus rapidement. Malheureusement, la cytologie ne permet pas l’utilisation de la classification WHO, elle permet la classification des lymphomes en 2 catégories : bas grade et haut grade.

Matériels et méthodes :
  • Étude rétrospective sélectionnant les chiens avec au moins un ganglion lymphatique périphérique hyperthrophié dont des échantillons de cytologie et d’histologie sont disponibles
  • 161 échantillons de 139 chiens sont évalués par 6 examinateurs indépendamment les uns des autres sans contexte clinique : spécialistes en pathologie clinique (4), en anatomo-pathologie (4) ou résident en anatomo-pathologie (1).
      • Pour chaque échantillon, l’examinateur répond :
          • Lymphome, non lymphome
          • Quel est le phénotype et le grade : B haut grade, B bas grade, T haut grade, T bas grade
          • Quel sous type WHO ?
          • Aucune consignes/critères sont imposées aux examinateurs pour classifier
      • Pour chaque question, l’examinateur doit donner un niveau de confiance en sa réponse (bas, modéré, haut)
  • Une seule anatomopathologiste a accès aux biopsies et classe les lymphomes avec la classification WHO à l’aide de l’analyse histologique et immunohistochimique. Cette personne a accès à l’ensemble du dossier de l’animal.
  • Analyse statistique :
      • Pour évaluer les réponses des examinateurs pour le diagnostic de lymphome ou non, le grade et le phénotype indiqué, on utilise la précision de la classification qui est la proportion des échantillons bien classés par rapport aux résultats histopathologiques.
      • Pour évaluer la concordance entre les examinateurs, on utilise l’indice Kappa Fleiss entre 0 et 1, plus il est proche de 1 plus la concordance est bonne (niveau défini dans l’article en fonction de la valeur)
      • Pour la précision du diagnostic, des sensibilités et spécificités sont estimés ainsi que des valeurs prédictives positives et négatives en fonction de différentes prévalences indiquées dans la littérature
Résultats :
  • Lymphome ou non lymphome :
      • 82,9% à 93,2% des échantillons ont été bien identifiés comme lymphome ou non par les examinateurs.
      • La concordance des résultats est modérée avec un indice de Kappa Fleiss = 0,55
      • La sensibilité et la spécificité de la cytologie pour le diagnostic de lymphome sont autour de 90 %
      • Que la prévalence du lymphome soit de 51,6% ou de 95,2%, les valeurs prédictives positives et négatives sont >90%. Sauf dans le cas où la prévalence est de 95,2 %, la VPN chute drastiquement à 37,9%.
  • Lymphome grade et phénotype :
      • Pour le lymphome T de bas grade et de haut grade la précision de la classification >60% sauf pour le lymphome T de haut grade chez l’examinateur 5 (33%)
      • Pour le lymphome B de haut grade, la précision de classification est entre 23,8% et 77, 4%. Pour le lymphome B de bas grade, la précision de classification est faible (presque toujours <15%).
      • La concordance des résultats est légère à modérée avec un indice de Kappa Fleiss = 0,32
      • La sensibilité de l’utilisation de la cytologie pour le diagnostic des lymphomes B de bas grade chute par rapport aux autres à moins de 20%. La spécificité est moins bonne pour le diagnostic des lymphomes B de haut grade.
  • Sous-types histopathologiques WHO :
      • Le pourcentage de diagnostics corrects était respectivement > 65% et > 75 % pour le lymphome diffus à large cellule B et lymphome de la zone T alors qu’il est variable et plutôt faible pour les autres sous-types.
  • Le niveau de confiance :
      • Plus le degré de précision est demandé à partir des cytologies, plus le niveau de confiance s’affaiblit
      • Pour l’identification du lymphome, plus le niveau de confiance est élevé plus l’estimation de la sensibilité l’ai aussi en revanche la spécificité est stable
      • Pour l’identification des lymphomes de haut grade plus le niveau de confiance augmente plus la sensibilité augmente mais la spécificité diminue, à l’inverse des lymphomes de bas grade. Pour les lymphomes T, l’estimation de la sensibilité et de la spécificité ne varie pas en fonction du niveau de confiance.
Discussion :

L’analyse cytologique permet d’identifier correctement un lymphome mais lorsqu’une caractérisation plus détaillée est demandée les performances des cytologistes sont inférieurs.
La VPN diminue quand la prévalence du lymphome est à 95,2% (prévalence dans une population de chien cliniquement suspect de lymphome), ce qui signifie que si un lymphome est suspecté cliniquement, des résultats de cytologies négatifs sont moins fiables.
Quelques faux positifs ont été observé pour l’identification du lymphome par cytologie, mêmes s’ils sont rares ils peuvent conduire à des diagnostics à de lourds traitements inutile ou à l’euthanasie. En cas d’absence d’adéquation complète entre la clinique et les résultats cytologiques, des examens complémentaires doivent être réalisé.
Pour la plupart des grades et immunophénotypes, le VPN est meilleur que le VPP, ce qui signifie qu’on peut se fier plus facilement à un résultat négatif qu’à un résultat positif. Sauf pour le lymphome B de haut grade (avec une prévalence >51%), les résultats cytologiques positifs sont plus fiables que les négatifs. Les examinateurs semblent faire moins d’erreur de phénotype (B ou T) que de grade (haut ou bas).
Pour les sous types histopathologique, moins de 70% des lymphome diffus à larges cellules B suspectés sont confirmés et pour les autres sous types ce pourcentage est faible donc la cytologie ne permet pas la classification WHO.
Il serait donc intéressant que les cytopathologistes inclus dans leurs rapports leur degré de confiance face à leur résultat.

Limite :

  • Étude rétrospective
  • Le nombre d’échantillons sans lymphome était faible
  • Les cytologistes avaient une seule lame et n’avait pas accès au dossier de l’animal (clinique, phénotypes)
  • Pas de valeurs prédictives pour les sous types histopathologiques car prévalence très faible pour certains sous types
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